Je suis encore étonné de la faible épaisseur de notre atmosphère en regardant les photos prises de l'espace. Toute la vie se trouve dans le mince film frontière entre la terre et l'air dans un équilibre que nous pensions invariable depuis l'éternité. Erreur, nous avions tout faux, aux temps préhistoriques, il y avait en Europe des mammouths et des rhinocéros laineux. Plus loin encore, une calotte de glace recouvrait l'Europe, si j'en crois les savants, il a suffi d'une augmentation de 5 degrés pour arriver à la géographie d'aujourd'hui, la fonte de la glace a fait monter la mer de 120 mètres, on ne peut plus aller en Angleterre à pied ni à Ouessant.

Or le GIEC, organisme international qui s'occupe du climat, dit que la température va augmenter de 2 à 4 degrés d'ici 2100. Est-ce que cela veut dire que la mer va monter de 50 mètres ou plus d'ici 2100 ? Je ne crois pas, il y a l'inertie, ma voiture met du temps pour arriver à 100 km/h et un pétrolier a besoin de plus de 10 km pour s'arrêter. Mais déjà Venise avec 1 mètre dans les pizzerias et trattorias, quelle est la compagnie d'assurance qui paiera les dommages 2 ou 3 fois ?

Tout notre environnement, vêtements, voiture, nourriture, maisons est fabriqué à l'aide de machines et d'énergie à base de charbon, pétrole ou gaz pour les 3/4, ça brûle donc ça fait du CO2. Le 1/4 restant, c'est l'eau, le soleil, le vent et le nucléaire. Pendant des millénaires, la seule énergie mécanique disponible c'était l'homme. Un cardiologue m'a fait subir un test d'effort, il m'a arrêté à 150 watts, je lui ai dit "dommage, en danseuse sur votre vélo je serais peut-être arrivé à 200 watts". Il y a au moins 5000 ans que nos ancêtres utilisent la force animale et j'ai appris qu'un cheval vapeur = 736w, autrement dit 1 cheval = 4 hommes, ça paraît être un bon ordre de grandeur.

Donc quand je réchauffe mon café au micro-ondes réglé sur 750w, c'est comme si j'utilisais 4 hommes à pédaler pour fabriquer un peu d'électricité. Soit 4x15€/h = 60€, 1€/minute, mais si je veux avoir un café chaud à toute heure il me faut 4 ou 5 équipes pour les 3x8, les absences et les congés, ce qui fait 5€/mn ou 300€/h. On voit déjà qu'un cheval est plus intéressant, pas de 3x8 et pas de congés...

En basse Bretagne, l'énergie c'était l'homme et les chevaux avec déjà des énergies nouvelles au début du XXème siècle. Les moulins à vent étaient difficiles à manœuvrer car le vent est très variable en force et en direction, valeur 1 ou 2 chevaux. Les moulins à eau à axe vertical, sans engrenage, la roue entraîne directement la meule, elle est fabriquée comme une roue de charrette, puissance d'environ 1 cheval.

Les moulins à eau à axe horizontal ont au moins un engrenage et peuvent entraîner plusieurs meules ou des pompes très puissantes comme la machine de Marly pour les eaux de Versailles.

J'allais oublier le vent de la marine à voile jusqu'en 1900 et que les Bretons au XV et XVIèmes siècles étaient les Onassis de l'Europe, 137 armateurs à Penmarc'h.

Puis vint la machine à vapeur, au charbon, avec arbre de transmission, poulies et courroies. En 1970, il y avait à Saint-Nicolas de Redon une super grosse machine chauffée au bois, fournissant 80 kW d'électricité, un volant d'inertie en fonte d'environ 2m50 de diamètre. Qu'est devenue cette pièce de musée ?

Vers 1850, la révolution du transport c'est la locomotive, "marc'h du", cheval noir en breton. En 1948, Brest-Paris au charbon en 9 heures, des escarbilles s'infiltrant partout, le mécanicien avec lunettes de protection et foulard rouge, le chauffeur pelletant le charbon. Travail non sans risques, 3 heures d'arrêt de nuit du côté de St Brieuc, chauffeur décapité sur son tas de charbon au passage d'un pont...

En 1960, chauffage au mazout, les barres de descente du wagon étaient noires et grasses à Montparnasse.

Jusque-là depuis toujours le pain était cuit au feu de bois, quoi de plus tentant pour le boulanger de mettre un brûleur à mazout sur la porte du four, plus besoin d'allumer le four ni stocker les fagots. Mais petit problème à Brest, reconstruit avec toitures en zinc, le soufre du fioul se transforme en acide sulfurique et ça fait des tout petits trous...

L'automobile, "c'har tan", la charrette à feu démarre avec le XXème siècle. Victor Page de Landerneau a conduit une auto mitrailleuse en 1915, une Delage de toute beauté, le mitrailleur était debout avec ses souliers boueux sur la banquette arrière en velours beige, le toit avait été découpé pour le tireur, les trois pieds de la mitrailleuse Hotchkiss boulonnés sur le toit...

Ma grand-mère a passé le permis de conduire vers 1925 à Brest, monsieur l'ingénieur départemental des mines est venu de Quimper par le train...

L'avion entre les deux guerres c'était l'aéropostale, d'abord en hydravion par manque de pistes. L'avion a détrôné le paquebot dans les années 60, exit "le France". La consommation d'énergie s'est envolée partout, en ville comme à la campagne. Le rapport s'est inversé, 80% des gens habitent la Ville et le budget nourriture d'un ménage n'a pas cessé de diminuer depuis 100 ans. Les accroissements de population et de CO2 sont exponentiels. Et c'est merveilleux de voir une petite suédoise suivie par la jeunesse, partir à l'assaut des gouvernements et des oligarchies bancaires pour entraîner la planète sur le chemin de la sobriété énergétique, haro sur le CO2. Il faut choisir entre les énergies sans carbone, voici ce que j'ai trouvé sur ma tablette.

Ces 3 modes de production d'électricité, une fois construits, n'émettent pas de CO2, mais il n'y a que le nucléaire qui fonctionne sans vent et la nuit. Dans ce cas, l'Espagne pour tout alimenter a des centrales à gaz, et l'Allemagne à charbon. En France, quand il y a du vent, le nucléaire tourne au ralenti car la loi impose au distributeur l'achat de tous les kWh éoliens à 3 fois le prix du kWh nucléaire avec des contrats de 20 ans, ce n'est pas grave, c'est le consommateur qui paie, soyons heureux, le kWh est 2 fois plus cher Outre-Rhin...

J'espère qu'à l'avenir les disponibilités de puissance permettront de produire de l'hydrogène, carburant possible pour les tracteurs et les camions, et dans le pire des cas, il sera bon d'alimenter la population... sans CO2 ! Le surplus d'énergie électrique pourrait aussi être utilisé pour capturer le CO2, un cadeau à l'humanité.